Michaël Harpin

2 mai 2017

31 juillet 2017

Michael Harpin s’intéresse au rapport qu’entretient l’être humain à son environnement naturel, alors que celui-ci a presque totalement disparu, qu’il n’est visible dans son état originel que dans le périmètre protégé d’une réserve naturelle, et bientôt sous la cloche étanche d’un écosystème reconstitué. Regardant de près les pratiques amateurs telles que l’aquariophilie, le jardinage, le maquettisme ou encore le culte des personnages de fiction comme autant de moyens de recréer des mondes à portée de main, l’artiste
décortique les mécanismes de la fascination, s’approprie ses méthodes, pour créer des écosystèmes critiques.
(Julie Portier, 2015)

« Cette ouverture de résidence sera l’occasion de présenter l’état actuel de mes recherches à propos d’une « enquête botanique » encore non élucidée et volontairement fragmentaire. Elle est issue d’une rencontre hasardeuse dans les serres du jardin botanique de la ville de Tours avec la fleur d’une plantes du genre Epiphyllum. Sa forme et sa temporalité singulière dessinent une figure énigmatique dont il fut bientôt question d’arriver à en connaître l’espèce exacte, et d’ identifier tous les protagonistes tenant un rôle de prêt ou de loin dans le mode de vie de ce spécimen. Loin d’en écarter les pistes ou de circonscrire un sujet, il s’agira au contraire dans cette investigation, d’en éclater le champ par des digressions volontaires; interrogeant ses potentiels partenaires nocturnes, Chiroptères ou Hétérocères, et prenant pour témoin les humains qu’elle fascine. 

Je suis très attaché à la production d’un travail qui s’inspire du territoire sur lequel se déroule ma résidence. Pendant ces 3 mois ,je veux profiter du fait de travailler et vivre dans l’Octroi, le considérer comme un lieu de recherche à la manière d’une cuisine ou d’un laboratoire, et un observatoire au bord de la Loire. Cette spécificité géographique est pour moi très stimulante. Je souhaite que le bord de Loire en tant que fleuve resté relativement «sauvage», niche de biodiversité, de ressources de matériaux (bois, sable, etc) soit pour moi une sorte de prolongement de l’espace de l’atelier.

Dans les premiers temps de ma résidence je souhaite développer une pratique de déplacements et de captations en filmant des situations singulières où des espaces naturels sont mis en tensions par la présence ou l’absence d’activités humaines. Filmer comme témoignage d’un lieu à un moment donné, mais aussi comme source d’une narration venant l’interroger. Je veux aller à la rencontre des êtres humains qu’ils soient scientifiques ou simple amateurs, dans leurs activités de déambulation et d’observations de ces milieux. Fixer l’attention sur ceux qui observent, constatent et étudient les changements qui s’opèrent. Comme autant d’approches et regards différents portés sur la biodiversité.

Je compte également continuer à développer une pratique journalière d’expérimentations, s’inscrivant dans mon intérêt pour les pratiques d’amateurs, notamment pour l’aquariophilie, la culture des plantes et une curiosité plus générale pour le domaine de la biologie. Je souhaite continuer à produire des sculptures, qui se nourrissent de la façon dont la culture populaire et scientifique regarde, intègre et «digère» le vivant.

Enfin d’une manière plus générale je veux continuer mes recherches sur la notion d’accrochage ou « d’exposition ». Jouer avec les potentiels de dynamiques, d’énergie, de flux, de rythme, de changements d’états dans le choix de montrer une plante, un aquarium, un fossile, certains matériaux inertes ou au contraire très périssables, et ainsi voir comment établir des liens, des interactions, des relations presque symbiotiques entre des objets et éléments disparates dans l’espace de l’exposition.

Considérer cet « espace de l’art » comme Tim Ingold définirai un environnement, dans Marcher avec les Dragons : « ne plus le concevoir comme ce qui entoure – ce qui est « là dehors » et non « ici dedans » – mais comme une zone d’interpénétration à l’intérieur de laquelle nos vies et celles des autres s’entremêlent en un ensemble homogène.» » Michaël Harpin

Où ?

1, Place Choiseul
37100 – TOURS

Quand ?
du 2 mai 2017
au 31 juillet 2017

Quoi ?


Loïc Volat
07 82 10 25 77
administration@mode-demploi.org