Ma Zhong Yi

6 février 2012

20 mai 2012

“Asian wave”

“Mesdames et Messieurs, Nous vous invitons à la présentation des nouvelles collections “Asian wave” printemps 2012 des maisons de couture parisiennes : Bel Woman, Yess Fashion, Mov’s Mode, Cindior, L’Felicit-US et beaucoup d’autres”.­
Décalant le principe de la fashion-week et de ses grandes signatures, Ma Zhong Yi présente à l’octroi du 12 au 22 avril. Une œuvre questionnant l’interaction identitaire de l’Orient et l’Occident. Partant d’un constat photographique des vitrines et enseignes des boutiques de vêtements d’origine chinoise, il questionne une acclimatation aboutissant à des absurdités langagières et matérialisant un achoppement culturel et apatride.

Ma Zhong Yi, artiste d’origine chinoise, récemment diplômé de l’école des Beaux-arts de Tours, interroge par sa pratique artistique la collusion entre les langages et images des sociétés chinoises et occidentales. Témoin privilégié, ces phénomènes d’acclimatation d’échange et de symboles occupent une grande part de sa réflexion.
Pour ce premier temps de sa résidence, il aborde l’aspect commercial. Il a mené un travail photographique sur les boutiques de vêtements d’origine chinoise qui prolifèrent dans certains quartiers parisiens, et dont il fixe les devantures. Cette pratique photographique frontale s’attache à un style documentaire permettant au jeune artiste de faire un inventaire, un constat sociologique et urbain.
Une boutique est une identité visuelle définie par sa vitrine et par son nom. Mais étonnamment ces magasins ne reposent pas sur cette logique commerciale d’identification. Pourtant leur multiplication illustre un principe identitaire permettant de les associer.
Il n’y a pas d’erreur à dire que la Chine est l’atelier du monde. Chacun possède des objets produits dans la république populaire. La domination économique chinoise est véhiculée par une production de masse qui prend toute sa mesure dans cette prolifération de boutiques et de vitrines. La vente en gros volume est privilégiée et l’enjeu identitaire en est annihilé. La boutique vestimentaire perd son identité forte, à la fois du magasin et de sa clientèle. En observant ces images, nous sommes loin de ce principe de communication mercantile. La conséquence est que ces boutiques ne cherchent pas une visibilité particulière, juste une façade. Le diaporama présentant la série photographique souligne ce commentaire :  le nom et la vitrine sont désactivés de leur fonction.
De ce constat, Ma Zhong Yi compose un mur de noms de ces enseignes. Au-delà d’un intérêt visuel, elles questionnent leur sémantique. Nous devenons observateurs de l’opposition entre une production de masse sans identité et une production de luxe portée par son identité. Les noms de ces boutiques, pour certains absurdes, sont constitués de termes peu ou pas compréhensibles. Les jeux de mots, produits de mutations langagières, renvoient à des noms plus troubles les uns que les autres. Sortis de leur contexte, leur perte de sens est évident. Ces magasins témoignent d’un contenu évidé reprenant une identité par leur profusion et leur analogie.
Les produits comme les vitrines sont des objets à forte connotation identitaire. Ma Zhong Yi, par ses œuvres, nous interpelle sur cet enjeu de l’identité rattaché à ce phénomène, dépassant un constat sociologique et relatant une confrontation culturelle.
Ghislain Lauverjat

Où ?

1, Place Choiseul
37100 – TOURS

Quand ?
du 6 février 2012
au 20 mai 2012

Quoi ?


Loïc Volat
07 82 10 25 77
administration@mode-demploi.org