Résidences croisées Tours/Porto
João Marçal développe ses œuvres par un exercice continu auto-réflexif et un dialogue complexe des situations les plus banales du quotidien. Certains des points de départ pour ses œuvres peuvent être des emballages de yaourts, des carreaux, des motifs ou imprimé de tissus, le design d’un paquet de cigarettes, les transports en commun, les personnages de film ou du matériel d’alpinisme. Chaque œuvre se compose de plusieurs niveaux de sens, plusieurs synapses, qui souvent se frottent à l’absurde. Au final, tout cela prend forme dans une peinture abstraite qui se veut et se prétend autonome.
La relation de la peinture avec son existence physique, en tant qu’objet, est un autre des territoires exploités par Marçal. Dans certaines de ses œuvres, il joue du format de ses peintures et occupe l’espace d’exposition hors du mur, les proposant de cette façon en tant que sculpture ou installation. Dans d’autres toile de cette série, Marçal utilise des motifs pour recouvrir la totalité de la surface de la toile, dans une volonté de désorganisation de la composition. Toutefois, la répétition des éléments et leurs distances entre eux, ne sont jamais totalement respectés de façon stricte et géométrique, ce qui fait que chaque trace de peinture posée acquiert son autonomie.
L’impossibilité de reproduire chaque geste de façon exacte, crée une tension constante entre l’échec et la réussite de la composition répétitive, chaque coup de pinceau révèle alors quelque chose de différent : la pression exercée, sa transparence, sa largeur, la définition de ses lignes. Les motifs réinterprétés dans chaque peinture, sont présents dans la vie quotidienne avec des origines distinctes et toujours liés à une expérience personnelle particulière. De cette façon, l’acte de peindre devient un exercice constant de réinscription de la mémoire de l’artiste.