Alchimies Instables
De sa formation de cuisinier il subsiste un goût pour les concoctions audacieuses, les mélanges étonnants et les associations inattendues. Son travail sculpté est le fruit de recettes atypiques grâce auxquelles l’artiste parvient à un équilibre précaire, instable et incertain. « La cuisine comme la sculpture dépend du travail d’atelier et d’une pratique quasi quotidienne. »
« Au départ il y a la matière, une pâte, épaisse et collante, qu’il faut pétrir de ses mains. Francis Raynaud extrait de ses étranges mixtures des formes fragiles et organiques. La matière est présente, vivante, informe et disgracieuse. Elle jaillit et coexiste avec divers objets dans un environnement chaque fois réinventé. L’artiste entretient une relation singulière avec les matériaux qu’il choisit et s’approprie. Des ingrédients insolites comme le vin, la margarine, le beurre ou encore le sucre ou la Maïzena, qu’il mélange au béton, au plastique, au plâtre ou au bois. L’aliment fusionne avec des matériaux associés à la construction, au bâti et au bricolage. Une combinaison de deux pôles matériels issus de l’habitat, de la sphère domestique, à la fois vue de l’intérieur et l’extérieur. » Extrait d’Alchimies instables, Julie Crenn 2011