Arthur Zerktouni axe ses recherches sur le concept d’objet autonome. Il réalise ainsi des machines sonores minimalistes qui répètent leurs actions dans un temps infini et interrogent, en premier lieu, leur mécanique même. De ce fait, il se crée une rupture entre l’oeuvre et le spectateur et, de manière ironique, ses installations deviennent le reflet inquiétant de la condition humaine. S’inspirant des mythes grecs et mélangeant des ready-made obsolètes aux nouvelles technologies, il amène ses machines dans un temps décalé et leurs confère le statut de divinités modernes absurdes.
Arthur Zerktouni profite de sa résidence à l’Octroi pour poursuivre ses recherches sur les relations entre l’auditif et le visuel. Ainsi les jeux de matérialités entre le sonore et sa forme reconsidèrent l’architecture comme la possibilité d’une écriture romancée. En effet, suspendus, des tubes d’où s’échappent des sonorités continues et des fils qui dessinent une partition dans l’espace, sont les éléments de cette mise en place latente. En s’inspirant du mythe de Thésée et tout en faisant référence au pont de fils tourangeau, l’Octroi est fantasmé comme le lieu où s’est déroulé le chapitre d’une histoire qui se réactive. Cependant, vide de ses protagonistes, la scène apparaît comme la trace d’un événement qui n’a jamais existé.
Arthur Zerktouni a exposé ses travaux à diverses occasions (Panorama 13, Festival City Sonics, Laking Sound Festival…)