Maladaptive Daydream
« Par des médiums distincts (installation, photographie, sculpture, performance) je mets en place un langage artistique qui puise ses formes dans l’intimité et dans l’enfance. Je sollicite pour cela des objets, des espaces, une circulation des corps, comme moyen d’engager le spectateur au coeur d’un dispositif qui interroge sa perception. J’effectue alors un ensemble de transformation sur des objets appartenant au monde du sport, une activité soumise à de nombreuses règles aussi physiques que mentales, à une soif de compétition ainsi qu’à un désir constant de résultats.
Insistant sur une dimension absurde, emplie d’autodérision, je détourne et réorganise la fonction, le sens des objets. Ainsi inscrits à contre-courant de leur usage originel, ils suscitent de nouveaux contextes d’existences.
Résider dans ce lieu atypique qu’est l’Octroi me permettra de développer un travail autour du domaine de l’onirisme. En effet, l’onirisme correspond à l’ensemble des phénomènes se rattachant au rêve. Pathologiquement il se caractérise par le production, à l’état de veille, d’hallucinations, d’un état mental dans lequel on prend ses rêves pour la réalité, ce qui est le propre du travail de l’artiste dans la réalisation même de ses oeuvres. En cela une grande partie de la mythologie dérive des rêves. Les contes de fées en outre, pourraient provenir d’expériences oniriques racontées et re-racontées. Le conte, comme le rêve, est une forme d’expression, étend le concept de réalité, emploie des symboles, contient des éléments culturels, exprime des désirs, fait preuve-d’humour et utilise le mécanisme de déplacement.
D’un point de vue historique l’Octroi matérialisait l’entrée dans la ville. Une ville et une région marquées par le passage de nombreux rois rattachés à des domaines, des châteaux, dont l’architecture et l’image se sont vues réappropriées par la féérie (comme le châteaux d’Ussé, appelé communément « Le Château de la Belle au Bois Dormant »). J’entrevoie donc un travail de réappropriation du lieu qu’est l’Octroi par les symboles qui s’en dégagent : le cheminée dans la pièce principale, l’accès à la cave, les multiples fenêtres (dont certaines à barreaux), l’escalier grinçant…
Cette résidence me permettra de partager, d’ouvrir ma pratique plastique vers de nouveaux territoires d’expérimentation, ainsi que de confronter mon travail au regard d’un large public. » Alexandra Riss