Rentrée du Brésil peu de temps avant le début de sa résidence à l’Octroi, Maud Vareillaud-Bouzzine y ré-installe les favelas de Rio dans les espaces de l’institution, par mimétisme du réel, elle envahie l’espace de la marge. Cette maquette substitut est fabriquée à partir de cartons de transport de marchandises, jetés dans les rues de la ville. C’est à partir des aspects spécifiques de l’Octroi, en tant que frontière de la ville et porte de passage marchand que se base la démarche de recherche de Maud Vareillaud-Bouzzine. Le besoin de re-créer ce processus architectural collectif fait suite aux précédentes réflexions sur les habitats collectifs français et brésiliens, leurs résultantes sociales, la solidarité inhérente au partage d’un espace pourtant précaire, la cohabitation des classes sociales dans l’espace de la ville.
Parallèlement, Maud Vareillaud-Bouzzine ouvre une invitation aux artistes de l’atelié novo à São Paulo.
Biba Rigo vit et travaille à São Paulo. Elle réalise un travail en art et en communication, et participe à des expositions individuelles et collectives. Son travail de peinture, dessin, gravure et d’interventions, tente de capturer les différents « états » de la ville, de l’homme, de l’animal, de l’objet, ainsi que les passages entre ses états. À Tours, elle développe « Abertours », (de abertura : ouverture). Des silhouettes de tissus blanc, contours de gens de sa ville, à travers lesquels pénètre le paysage par une coupe rectangulaire à la poitrine, du format d’une photo. Une fenêtre sur se qu’il se passe, sur l’éloignement, sur le souvenir. De délicats dessins, relevés de détails locaux spécifiques, se répandent de cette ouverture, entre cartographie et invasion du système nerveux. Elle développe d’autres registres d’interprétation de la ville de Tours, au moyen de dessins, de peinture sur photo, et l’observatoire des oiseaux, « observatorio dos passaros », installation-intervention de la fenêtre de l’octroi (lors de la nuit des musées).
Flavia Sammarone, artiste brésilienne. Vit et travaille à São Paulo. Lieux, déplacements, mémoires récités, impressions, servent à une reconstruction fictive de l’histoire familiale. Voilà avec quelles formes de matériaux Flavia, par son travail sensible de collages, de photographies, d’installations, de performance et de vidéos, cherche à re-signifier l’histoire imprégnée dans son corps. Elle crée scènes et images dans lesquelles corps et environnement se sculptent mutuellement. En venant à Tours, elle a chargé ses bagages d’une platine vinyle, de disques, de photographies et de vieux carnets, hérités de sa grand-mère. Elle dispose ces éléments dans l’espace même de l’octroi comme pour s’approprier de nouvelles connections et de nouveaux affects à la manière d’un jeu de Tangram. www.flaviasammarone.wordpress.com
L’association Courteline favorise depuis plusieurs années la découverte artistique pour tous les publics qu’elle accueille. Grace au partenariat historique avec Mode d’emploi, les enfants de l’accueil de loisirs du Sanitas ont pu rencontrer Maud Vareillaud dans le cadre de sa résidence à l’octroi. Après avoir découvert son travail et ses domaines de recherche, ils ont mené un travail de création, en parallèle de celui de l’artiste. Leurs travaux sont présentés à l’octroi, avec celui de Maud Vareillaud.