Sara Ytic x Jean Roukas

La Princesse et la Pollution

16 juin 2022

26 juin 2022

Sara Ytic x Jean Roukas

Enfant du XXIe siècle, Sara Laville est une « digitale native ». Une artiste appartenant à la cohorte de la génération Z, génération hyperconnectée façonnée par la troisième révolution industrielle axée sur le numérique dont elle tire son identité autoproclamée. Une génération qui se construit avec les bouleversements sociétaux d’un monde en perpétuelle mutation et qui se dessine au rythme de l’avènement et du développement des technologies de l’information et des communications, celles qui modifient profondément notre rapport au monde et aux autres. C’est justement sensible aux transformations de ce monde et aux enjeux d’une génération qui évolue aussi bien en ligne qu’IRL que l’artiste développe une pratique qu’elle décrit comme « numérico-romantico-kitsch ». À travers elle, l’artiste nous donne à voir les éléments et les évènements constitutifs d’une génération passée maître dans l’art de composer avec les possibles du numérique et par lesquels elle sonde des origines qu’elle tend à nous révéler.

De cette génération qui fonde dans l’espace virtuel autant d’identités numériques que de plateformes et de réseaux qui le composent née Sara Ytic, alter ego et avatar de l’artiste dont l’image, autant que l’imaginaire qui en découle, tendent à se confondre. Par le truchement du matériau numérique, se dissipe lentement dans son travail de création la frontière entre le réel et le virtuel, entre ses deux entités, l’avatar et l’artiste, qui se recoupent pour ne composer finalement qu’une seule identité, plurielle et multiple à l’image de son travail


 

Né en 1986, Lucas Pradallier, alias Jean Roukas, vit et travaille à Saint-Pierre-des-Corps. Il est diplômé en 2011 de l’ École supérieure d’art et de design TALM-Tours au sein de laquelle il développe une pratique artistique qui questionne notre rapport au jeu, à travers des objets bricolés, faits de matériaux recyclés et de rebut. En 2015 il s’associe avec Charles Hilbey et fonde le collectif d’artistes elefantCat avec lequel il développe une œuvre expérimentale à la croisée des champs plastique et numérique propre à interroger notre rapport au développement des technologies à travers des œuvres transmédiatiques et pluridisciplinaires. En convoquant les formes et les sciences propres au vidéoludisme (narratologie, level et game design,…) l’artiste développe à travers le « nonJeu » un vocabulaire plastique fondé sur la négation des éléments propres au jeu vidéo pour construire de nouveaux imaginaires et de nouvelles narrations poétiques.

Ces créations virtuelles retracent avec cynisme et dérision une archéologique de l’industrie du jeu vidéo, l’artiste nous plonge dans l’exploration des frontières entre le réel et le virtuel en construisant des œuvres hybrides qui sont autant d’items et d’artefacts bruts, bricolés et trafiqués. Cette œuvre hybride et expérientielle invite le spectateur à investir mentalement et physiquement les espaces du jeu, à s’interroger à travers eux sur son rapport aux mondes qu’ils soient réels ou virtuels. Depuis 2018, l’artiste entreprend d’explorer les mécanismes, les savoir-faire, les formes et l’esthétique issus de l’industrie en se confrontant aux pratiques des sciences de l’ingénieur et déploie une œuvre qui convoque aussi bien la mécanique, l’électronique que la programmation. Il développe ainsi au sein d’un atelier collectif et partagé, conçu comme un intervalle d’apprentissage et de partage de connaissance hors système, des machines qui sont autant d’installations et d’objet performatifs.

La Princesse et la Pollution

Accueillie en résidence de recherche et de création de mars à juin 2022, Sara Ytic s’associe à l’artiste Jean Roukas pour générer une œuvre pluridisciplinaire qui tend à interroger notre rapport au monde, à ses enjeux contemporains et aux espaces virtuels qui constituent aujourd’hui autant d’intervalles d’existence pour le vivant

En convoquant des pratiques à la croisée des arts visuels et des sciences numériques, les deux artistes génèrent des formes qui sont autant d’items et d’artefacts « craftés », inspirés d’une imagerie populaire, dont ils détournent l’objet et la destination, pour composer le vocabulaire d’un conte cynique. Le duo invite ainsi les spectateurs et spectatrices à explorer et à questionner la place et l’usage des technologies de l’information et de la communication dans leur quotidien.

Enjeu de notre société contemporaine, à l’ère du tout digital et de l’anthropocène, le développement des intelligences artificielles est alors invoqué, interrogé et confronté à leurs pratiques artistiques pour en constater les potentialités, les limites et les dangers dans la construction d’une fable écologique et cynique, à travers des œuvres qui touchent à l’absurde. 

Où ?
Mode d’emploi
1, Place Choiseul
37100 – TOURS

Quand ?
du 16 juin 2022
au 26 juin 2022
Vernissage 18h30

Quoi ?
Vernissage le 16 juin 2002 à 18h30.
Ouvert au public du 17 au 19 juin de 14h00 à 18h30. Sur rendez-vous du 20 au 26 juin de 14h00 à 18h30.

Loïc Volat
07 82 10 25 77
administration@mode-demploi.org