Née en 1994, Chloé Jeanne vit et travaille à Tours. Après l’obtention de son diplôme avec les félicitations du jury de l’EESAB Quimper en juin 2018, elle entreprend un post-diplôme recherche au sein de l’ECOLAB (ESAD Orléans) qui lui permet d’être accueillie au Centre de Biophysique Moléculaire (CNRS Orléans) en tant qu’artiste invitée.
En 2021, elle est l’une des 21 lauréates du prix « Planète solidaire » porté par l’association Art of Change 21 et l’entreprise Ruinart. La même année, elle est accueillie en résidence par la Fondation Laccolade et expose au sein des expositions collectives « Rien n’est vrai tout est vivant » à L’espace Léon Cœur Marais (Paris) et « Avenir 2050 » à l’Alliance Française de Malaga (Espagne).
L’artiste, familière de l’exploration du vivant et des organismes silencieux qui le composent développe un travail de recherche et de création, au croisement des arts, des sciences et du design. En convoquant régulièrement bio-matériaux ou entités biologiques elle génère des formes nouvelles, un vocabulaire plastique singulier, sensible et sensorielle qui lui permet de construire de nouveaux récits. Avec ce travail au plus proche de la matière, l’artiste dessine une œuvre fascinante et intime, qui tisse des liens et fait le liant entre les êtres et les espaces. Par son œuvre, l’artiste nous dévoile alors, ce qui nous apparait comme une nouvelle relation au monde et aux êtres qui nous entoure.
Accueillie en résidence par l’association Mode d’Emploi de décembre 2021 à février 2022, Chloé Jeanne développe son projet « L’Effluve des fleuves », une installation expérientielle et sensorielle, née d’une rencontre avec la Loire.
L'Effluve des fleuves
Le projet artistique « L’Effluve des fleuves » engage la perception visuelle et olfactive du spectateur en l’invitant à identifier, à travers un dispositif artistique, les flux et les odeurs qui composent la Loire pour en dessiner un portrait intime.
Nourri par les rencontres de l’artiste avec les usagers de la Loire, autant que par la collecte d’échantillon sur ses abords, ce projet de création entend prendre en compte l’ensemble des éléments qui le constitue à travers son environnement, son histoire, sa faune, sa flore et les êtres qui le traversent.
Cette installation tend à rendre perceptibles des éléments invisibles et à générer une identité olfactive du fleuve en invoquant ses composantes (minérales, animales, végétales…) et en nous invitant notamment à repositionner notre point de vue anthropo-centré inscrit dans la continuité d’une réflexion récente visant la reconnaissance d’une personnalité juridique de la Loire.
à la suite d’une première phase de recherche, d’observation et de collecte menée in situ le temps de sa résidence, l’artiste a initié un second temps d’écriture, nécessaire à l’évocation et à la traduction des flux olfactifs du fleuve. La transcription par les mots, le développement et la construction d’un vocabulaire adapté a permis de construire une sémantique singulière, personnelle et poétique qui s’est matérialisée par une collaboration avec le nez Veronika Rebeka Csatlovszky-Nagy et la création de formules olfactives au sein du laboratoire de parfumerie Cinquième Sens à Paris.
La création olfactive « La Loire en hiver » est diffusée dans l’espace de l’octroi à travers une installation plastique qui rend compte des flux et des courants qui traversent le fleuve. Ce sont ces mêmes flux, qui transportent et dispersent, selon leur propre dynamique, la formule olfactive dans l’espace de l’octroi et invite les spectatrices et spectateurs à engager une lecture poétique et personnelle de l’œuvre, à dessiner les contours du fleuve à travers une histoire intime qui convoque par les sens leurs émotions et leurs souvenirs.